Où sont les bilans comptables certifiés, Sahbi !

 

Le sujet n’est pas nouveau, il a été abordé  à plusieurs reprises dans cette chronique, et il restera encore longtemps au devant de l’actualité sportive du pays. Il s’agit des requêtes de dirigeants et de supporters concernant les apports financiers d’entreprises publiques performantes pour financer les clubs professionnels. Comme chaque début de saison, la ligue 1 professionnelle a renoué avec les suppliques,  les litanies,  les demandes,  les réclamations et les lamentations de dirigeants, de joueurs et d’entraîneurs. Comme d’habitude, tout le monde crie au manque de moyens financiers et fait appel aux pouvoirs publics pour subventionner les clubs professionnels. Cette fois, ce sont les nombreux  supporters de plusieurs clubs de ligue 1 qui étaient entrés en ligne pour réclamer, eux aussi, des moyens financiers, et surtout la venue de grandes entreprises publiques pour financer leurs équipes fétiches qui en sont dépourvues. Ces supporters n’ont pas hésité à crier à l'iniquité  devant la situation actuelle caractérisée par la participation de grosses entreprises publiques, « performantes et rentables » au financement de quelques clubs « triés sur le volet », aux dépens de la majorité des autres clubs, laissés en marge de la « manne financière publique » issue des « capitaux marchands de l'Etat ». Pourtant, le rôle actuel des entreprises publiques est de réaliser avec efficacité des objectifs résolument économiques avec l’intégration, la compétitivité et le rendement en ligne de mire, pas d'aller se fourvoyer dans la gestion de clubs sportifs, en fait de clubs de football, empêtrés dans un professionnalisme biaisé et difforme, gangréné par la triche et la corruption. Un professionnalisme trompeur voulu et conçu par les tenants de l’ex issaba, à la suite de la victoire d’Oum Dourman, et la qualification en coupe du monde, et qui ont utilisé le football, comme puissant moyen de manipulation des masses en érigeant un système footballistique « professionnel » vicié dès sa naissance. S’il est vrai que l’Etat et ses démembrements comme la wilaya ou la commune doivent aider les clubs et les associations de jeunes amateurs pour développer la pratique sportive, notamment dans les milieux populaires, ou pour encourager la formation des jeunes, le football professionnel limité à une infime catégorie de joueurs, et fortement gangrené par la corruption, toujours aussi impunie ( même si les pouvoirs publics ont commencé ces derniers mois à mettre le hola) , ne peut avoir le droit, sur le plan éthique, social et même économique, de bénéficier de ces importantes subventions et des apports financiers des entreprise publiques, notamment pour « financer » des salaires faramineux, et carrément indécents car il s'agit de deniers publics.  Et, le plus grave, au bout d’une décennie de football professionnel, la quasi-totalité de ces clubs n’est toujours pas parvenue à se structurer en de véritables entreprises sportives, dotées de réelles compétences managériales. Tout est resté au stade embryonnaire. L’argent public a coulé à flots et de manière indécente sur le football professionnel.  La meilleure preuve, une grosse boite publique a voulu sponsoriser un club, dit professionnel de ligue 1, en s’entourant du minimum des règles prudentielles en matière de gestion « des deniers marchands de l’Etat ». Ses gestionnaires, perspicaces ont du renoncer à cette opération vu l’absence de bilan moral et financier avalisé et surtout de bilans comptables dûment certifiés par les commissaires aux comptes. Avec une fédération riche et des clubs pauvres ou endettés jusqu’au cou. Alors que les prétendus « actionnaires » privés, en fait des actionnaires factices, des clubs ont fait surtout de la figuration et n’ont jamais, sauf rares exceptions, injecté les moyens financiers nécessaires à une gestion au moins équilibrée des clubs dit professionnels, jouant surtout sur les pratiques démagogiques et sur l'émotionnel pour berner les supporters. Ils ont également été surtout habiles dans la triche, la vente et les achats de matchs, les transactions douteuses sur les joueurs, sans oublier la surfacturation et autres pratiques irrégulières de gestion. Certains   de ces actionnaires  ont aussi eu la « chance » ou « l'opportunité sélective » d’être aidés, en plus des subventions publiques allouées, par les moyens financiers de grosses entreprises publiques. Et les inégalités entre les clubs « triés sur le volet » et les autres exclus  de cette « manne financière permanente », n’avaient cessé de se creuser, influant souvent, dit-on, sur les résultats et les classements. Et comme l’organisation des clubs dit professionnels, est restée au stade élémentaire. Cette situation ne sert donc ni la formation des jeunes, ni le développement de ce sport. Seul le désengagement total des entreprises publiques du football dit professionnel pourrait mettre fin aussi bien aux inégalités dénoncées par les supporters qu’à la confusion qui règne au sein des clubs. Le football professionnel aurait du, depuis longtemps, dépassé cette « phase » de consolidation,,,pour passer à la vitesse de croisière, permettant ainsi l’attrait de véritables investisseurs-acquéreurs des SSPA pour relever le challenge de leur rentabilité, avec des compétences managériales avérées, en axant leur action sur le merchandising sous toutes ses formes, le droit d’image et le sponsoring, sans oublier la vente des tickets. Ce n’est jamais tard car les moyens financiers nécessaires, se trouvent, sans le moindre doute, dans la sphère économique marchande, il suffit de disposer de la capacité de  générer ces revenus potentiels et de rendre rentables ces SSPA, ou, tout au moins, s’atteler à équilibrer leurs comptes.   Où sont les bilans comptables certifiés, Sahbi ! o lila mabrouka.

 

 

 

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